L’œnotourisme occupe une place de plus en plus importante dans le monde viticole. Ainsi, nombreux sont ceux qui ressentent la nécessité de se lancer ou de développer leur œnotourisme. Revenons donc aux bases pour répondre aux questions suivantes :
Qu’est-ce concrètement que l’œnotourisme ? Quels intérêts à s’y lancer?
Initialement, l’œnotourisme se définit comme une activité touristique ayant pour objectif de déguster, acheter et/ou comprendre le vin.
Cette définition peut paraître assez simple, mais lorsque l’on s’y penche plus sérieusement, on se rend compte qu’elle est en réalité plus large qu’escompté.
En effet, il existe autant de formes d’œnotourisme que de types de tourisme.
Observez les situations suivantes :
- Un féru de vin prévoit un voyage en Bourgogne uniquement dans l’objectif de visiter un maximum de domaines et de goûter un maximum de vins.
- Des touristes américains à Paris participent à une excursion d’une journée en bus dans le Val de Loire. Ils visiteront trois châteaux, avec à chaque fois une visite guidée, puis un passage par la cave pour une dégustation.
- Un groupe d’amis décide d’aller au bar à vin du coin participer à une dégustation commentée.
- Une entreprise organise un séminaire qui aura lieu dans la salle du château d’un domaine viticole.
- Parce qu’il a vu et revu la trilogie du Parrain des milliers de fois, un touriste en Californie visite la Movie Gallery située en plein cœur du domaine viticole de Francis Ford Coppola.
- Un couple de Strasbourgeois profite de son week-end pour randonner dans la vallée de Bruche, avec une superbe vue sur les vignes de Gewürztraminer.

Bien que les situations précédentes puissent sembler très différentes les unes des autres, cette liste ne comporte que des activités œnotouristiques.
Au vu des constantes innovations dans le domaine de l’oenotourisme, on peut s’attendre à voir cette liste s’allonger nettement à l’avenir.
On peut ainsi accorder à l’œnotourisme la définition suivante: l’ensemble des activités touristiques qui font profiter de manière plus ou moins directe un acteur du monde viticole.
L’histoire de l’œnotourisme en 3 dates-clés :
1937 : La création de la Route des Grands Crus de Bourgogne. Pour la première fois, les visiteurs de la région étaient invités à placer le vin comme point central de leur découverte de la Bourgogne. C’est donc là que l’on peut situer le point de départ de l’œnotourisme.
1976 : A Paris, une dégustation à l’aveugle oppose des vins californiens aux crus français. Lorsqu’à la surprise générale, les vins américains occupent la tête des classements, la forte médiatisation de cet événement génère une vague de touristes vers la Californie.
Fin des années 90-début des années 2000 : C’est à cette époque que diverses initiatives des gouvernements et de grands acteurs de l’industrie viticole vont booster l’œnotourisme à travers le monde, et solidifier la position des leaders de l’œnotourisme de l’époque tout en y apportant de nouveaux acteurs. L’œnotourisme tel, qu’on le connaît, date réellement de cette époque. Il s’agit donc d’un concept relativement nouveau.

Pourquoi faire de l’œnotourisme ?
Si l’on a du mal à cerner les bénéfices de l’œnotourisme, il peut être difficile de vouloir s’y lancer. C’est un domaine qui a énormément à apporter, autant à l’échelle professionnelle que personnelle.
Tout d’abord, d’un point de vue global, l’œnotourisme est un excellent moyen de valoriser le patrimoine national. D’une part car le vin est un des principaux symboles iconiques associés à la France, mais aussi car sa découverte passe par des rencontres, de l’histoire, des paysages… Le vin est donc le parfait contexte pour présenter le patrimoine français.
De plus, toujours dans le cas de la France, bien qu’il s’agisse du pays le plus visité au monde, les flux touristiques se concentrent autour de pôles centralisés autour de Paris et des littoraux, au détriment des espaces ruraux. L’œnotourisme est donc un moyen de faire profiter du dynamisme, du tourisme dans les espaces ruraux et de désaturer les espaces urbains et littoraux.
Les prestations œnotouristiques se finissent souvent par un passage à la boutique. Cette étape est donc un moteur important des ventes directes. On rappelle qu’un œnotouriste en France consacre en moyenne 250€ de son budget à l’achat de vin. Aux Etats-Unis, certains domaines génèrent des revenus exclusivement grâce à l’œnotourisme.
De manière plus générale, les prestations œnotouristiques permettent de donner de la visibilité et de la notoriété à un domaine, démarrant souvent un cercle vertueux.
En 2019, l’œnotourisme, c’était plus de 60 millions de personnes à travers le monde, dont 10 millions environ en France, 3ème plus grande destination œnotouristique. Une place paraissant confortable mais étant menacée par les innovations des concurrents de longue date comme l’Australie, l’Espagne ou l’Italie, et par la montée en flèche de nouveaux acteurs comme l’Inde ou le Chili.
C’est donc le moment opportun pour se lancer dans l’œnotourisme en profitant des dernières innovations en la matière et, par la même occasion, pour permettre d’affirmer la place de la France dans de classement de l’œnotourisme mondial.
0 commentaires